Devant le tableau de gauche à droite : M. Dietrich,M. Spiesse M. Baclet, Mme Muller
"Qu'est-ce qu'un ancien combattant ?" demandait Freddy Dietrich aux élèves de la classe.
- Un soldat témoin qui a eu de la chance de survivre.
" Pourquoi faut-il un témoignage ?"
- Il n'y aura pas d' "oubli", cela ne recommencera pas. Grâce aux témoignages, la paix continue.
"Ce n'était pas drôle ! On risquait de mourir, on avait peur pour sa famille..."
Des gens sont arrivés de Strasbourg qu'il a fallu accepter, loger, nourrir. On partageait les ressources car l'armée allemande requisitionnait les biens et la nourriture. Les enseignants qui venaient d'Allemagne faisaient classe en allemand, parler français était interdit.
"Comment faisiez-vous pour parler l'allemand ?"
- Comme vous, petit à petit. On avait classe une demi-journée car le reste était consacré à l'endoctrinement et au travail. On ramassait des fleurs pour la tisane, on tuait les doryphores dans les champs.
Il y avait des chantiers de jeunesse : des jeunes hommes et femmes y travaillaient en creusant des tranchées, des aménagements de batteries, des travaux obligatoires.
De 39 à 40 : les soldats français devenaient des soldats allemands. Pour ne pas être soldat certains n'hésitaient pas à se mutiler, se cacher, se rendre malade. La frontière se trouvait au col d'Urbeis. Les gens qui voulaient fuir l'Alsace occupée étaient recherchés et devaient passer la frontière de nuit.
Kévin : "Les gens qui cachaient devaient être courageux, organisés. Ils mettaient leur famille en danger. Ils devaient se taire."
Il y avait deux réseaux de passeurs dans le canton : monsieur Hauptmann, un médecin qui cachait les gens dans son coffre, monsieur Sengler responsable d'une scierie circulait avec des gens cachés dans son camion. La nuit au clair de lune en passant par la forêt, les gens pouvaient trouver un chemin grâce aux forestiers.
Les enfants devaient passer avec des charrettes dans les maisons et ramassaient tout ce qui était écrit en français pour que ce soit brûlé. Les drapeaux français devaient être déchirés. Le béret (typiquement français) était interdit !
La résistance avait plusieurs formes : ouverte, cachée, résiter à l'endoctrinement. Ainsi, un receveur de la poste s'asseyait sur un coussin qui dissimulait un drapeau français, une maman avait transformé un béret en casquette. Dans les maisons, on continuait à parler français. Chanter la Marseillaise était évidemment interdit et ceux qui le faisaient étaient déportés.
Dans les magasins, un système de rationnement était mis en place avec des tickets (un carnet par mois pour le pain, la farine, le beurre, le sel et la viande). Ci-dessus, madame Muller présente aux élèves du CM2 les tickets de rationnement qui lui restaient de cette époque.
...POUR QU'ILS DEVIENNENT DES " PASSEURS DE MEMOIRE"...
A l'issue de cette émouvante leçon d'histoire, le groupement cantonal des Invalides et Anciens Combattants d'Alsace - Lorraine ont remis un annuaire de la Société d'Histoire du Val de Villé aux élèves de la classe.
Merci pour votre intervention dans notre classe, nous tâcherons de faire écho en relatant autour de nous ces faits de guerre d'il y a soixante ans pourtant si proches puisque vous avez su nous parler de vos souvenirs.
LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE DANS LE VAL DE VILLÉ : HISTOIRE OU PRÉSENT ?
CHRONOLOGIE DES FAITS DE GUERRE EN ALSACE ET TÉMOIGNAGES
Ils représentent le GROUPEMENT CANTONAL DES INVALIDES ET ANCIENS COMBATTANTS D'ALSACE - LORRAINE : M. Baclet Bernard (président), M. Dietrich Freddy (secrétaire), M. Spiesse Roger et Mme Muller Paulette sont venus le 14 octobre 2005 dans la classe du CM2 de Villé pour témoigner.
SÉQUENCE D'HISTOIRE : LA VIE DANS LA VALLÉE DE 1938 À 1945
38-39 : La drôle de guerre
On avait peur de la montée du nazisme et en France on se préparait à la guerre. Tandis que les hommes participaient à la construction de la ligne Maginot, les enfants travaillaient dans les champs et les femmes dans les usines.
La "mobilisation"
Tous les hommes qui ont fait leur service militaire ont dû partir.
L'Alsace occupée
Il y avait une organisation nazie structurée : des responsables sont placés dans chaque quartier, une idéologie mise en place : tout le monde devait penser comme cela. On apprenait aux gens à se dénoncer les uns les autres (Il y avait des déportés chassés dans le sud de la France.).
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